Un réflexe inconscient :
Lorsque vous ouvrez une application, votre respiration se suspend. Vous attendez avec impatience une réponse à un e-mail urgent qui semble ne jamais arriver. Pour beaucoup, c’est une raison suffisante pour retenir leur souffle. Ce réflexe est souvent inconscient, votre corps ayant adopté cette habitude sans que vous vous en rendiez compte.
En 2008, Linda Stone avait déjà observé ce phénomène sur elle-même. Après avoir interrogé 200 personnes, elle a confirmé qu’elle n’était pas la seule à être affectée. C’est ainsi qu’elle a défini le concept de l’apnée de l’e-mail. Rapidement, elle s’est aperçue que ce comportement s’étendait à toutes les interactions avec les écrans, donnant naissance à la notion « d’apnée de l’écran”.
Une suractivité du système nerveux :
Des recherches menées par l’Américaine Linda Stone ont révélé qu’environ 80% des personnes retiennent leur respiration lorsqu’elles reçoivent une notification sur leurs écrans. Ce comportement, en général inconscient, peut amener les individus à passer plusieurs minutes par jour en apnée sans s’en rendre compte, ce qui active de manière excessive le système nerveux autonome sympathique. Ce qui entraine, à court terme, une augmentation de la fréquence cardiaque, une élévation de la pression artérielle et une augmentation du taux de glucose dans le sang. Et à long terme, un stress chronique accompagné d’hypertension artérielle, de risques accrus de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2.
L’Impact des technologies sur le stress au travail :
L’essor des technologies, en particulier des smartphones, nous a permis d’accéder à une quantité d’informations sans précédent. Cette accessibilité constante, via de multiples canaux de communication, stimule notre cerveau d’une manière inédite. En réponse à cette surcharge de stimuli, notre système nerveux central adopte souvent des mécanismes involontaires comme la retenue de la respiration.
Les données de l’OFS montrent une augmentation notable du stress au travail au cours des dix dernières années. En 2022, 23% des travailleurs se déclaraient stressés, contre 18% en 2012. Cette hausse représente la progression la plus marquée, plus de la moitié des personnes stressées (53%) se sentent émotionnellement épuisées et sont exposées à un risque accru de burnout. Ces chiffres, publiés par l’OFS, mettent en lumière l’importance de prendre en compte le bien-être au travail et de gérer efficacement le stress.
L’hyperconnexion, rendue possible par les technologies modernes, et le stress au travail sont étroitement liés. Cette situation crée un cycle vicieux où l’hyperconnexion amplifie le stress, et le stress accroît l’hyperconnexion. Pour sortir de ce cercle infernal, il est crucial de reconnaître ces comportements et de les gérer en intégrant des pauses/déconnexions régulières et des pratiques de relaxation, comme la respiration consciente ou la turbo-sieste, dans notre routine quotidienne.